Le pouvoir tragique

Petit prince anobli par la concupiscence
Assouvir un à un tes désirs de puissance
C’est te noyer sans fin dans les jarres avides
Où goutte l’espoir vain des mortes danaïdes

Pauvre Tantale, les sens égarent ta raison
Quand la soif et les fruits pourris de l’ambition
T’excitant par l’odeur de la proximité
Malgré la puanteur flattent ta vanité

Petit garçon l’image n’est qu’ombre de l’idée
Ta course à la grandeur est du mauvais côté
Vois comme ton égérie à servir un faux roi
 A corrompu son cœur et perdu son éclat

Pauvre horloge affolée ton tic tac éternel
Te fais assassiner les muses en leur sommeil
Et traquer les vestiges de liberté publique
Pour adapter le monde à ta valeur unique

Tandis qu’on ne sait où, rongé par le remords
Ton Gepetto se pend avec les cordes d’or
Qui devaient t’animer vers le meilleur plus vite
Mais ne sont qu’enviées par le bois qu’elles agitent