Mon
cœur fou ce matin s’agite dans sa cage
Animé
par l’espoir aveugle et insensé
Germé,
fleuri sans même avoir de toi l’image
Et
alors que l’esprit tente de l’asphyxier
Je
sens me pénétrer le trouble de l’absence
S’immiscer
les couleurs sur fond de rêve argent
Et
mon âme à goûter de l’inconnu l’essence
S’offre
à l’oubli divin d’un vertige impudent
Où
tes caresses enfin sans plus rien s’interdire
Me
soumettent à l’ivresse de pensées inavouables
A
l’envie d’expirer sous tes doigts d’un plaisir
Intense
au point qu’il en soit presque insoutenable
Savoir
que tu domines le rythme de mon cœur
Qu’il
ne puisse reprendre avant que tu l’ordonnes
Attendre
et supplier d’accueillir la douleur
De
ma chair asservie à ton corps, qui se donne
Et
quand à bout de soif nos souffles alanguis
Se
joignent en ce soupir où Volupté expire
Vaincue
par la puissance de nos désirs unis,
Jouir
au jour qui m’enseigne de t’appartenir
Les
yeux clos deviner ton regard apaisé
Glisser
sur mes contours en baiser de tendresse
Alors
que le mien n’ose désormais se montrer
L’amour
brûlant encore de ma pudeur les restes
Et
savourer l’arôme de ta peau salée
Où
frémissent encore les fous ruisseaux de fièvre
Que
l’excès délicieux d’une autre éternité
Incite
à se mourir en serments sur tes lèvres
C’est
alors que soudain s’estompe le mirage
Lorsqu’un
petit vent frais vient dissiper le charme
Et
qu’un goût de métal reflet du paysage
Me
rappelle au gris mort d’une ville sans âme
Dont
le léger crachin coulant sur mes ardeurs
Diluant
dans l’éther ma folie passagère
Invoque
ma raison au pouvoir destructeur
De
chasser sans appel l’absurde imaginaire
Mais
mon cœur pétrifié de perdre l’illusoire
Récuse
le réel en faveur de l’abîme
Préférant
au silence la torpeur de l’espoir
Et
mes yeux se referment alors que j’imagine
La
douceur de ta bouche m’effleurant de ces mots
Qui
glissent sur mon cou dans la chaleur d’un souffle
Consolant
ma douleur en un frisson nouveau
Imprégnant
de désir mon être qui s’étouffe