Les châteaux de cartes

J'ai envie de souffler
Sur les châteaux de cartes
D'un rire démystifier
L'aberration des masques

La lune étanche

Je fuis, la lune étanche.
Mes rêves hantés de sueur 
Perforent mes nuits blanches
Me font compter les heures

Les rivières saignent

J'ai conçu mes armées
Dans le manque
Survécu au passé
De l'absente

Le droit j'avais gagné
De tout prendre
On ne m'a rien laissé
Pour apprendre

J'espérais défier le vainqueur
Piaffais comme un pur sang dédaigne
De la guerre l'horreur
Mais les rivières saignent

Le néant comme loi
De mes jours
J'ai fait mien le combat
Pour toujours

Armée, je cours la plaine
De la vie
Mon épée tue la peine
Et la nuit

J'espérais défier le vainqueur
Piaffais comme un pur sang dédaigne
De la guerre l'horreur
Mais les rivières saignent

Sans question je combat
C'est le prix
En selle rester je dois
C'est ainsi

Le corps conduit l'envie
La victoire
Doit être ce qui jouit
Sans retard

J'espérais défier le vainqueur
Piaffais comme un pur sang dédaigne
De la guerre l'horreur
Mais les rivières saignent

Mais le temps a passé
Mon regard
Sur les âmes ont pleuré
La mémoire

J'ai pris chaque revanche
Bien trop tard
J'ai beau maudire ma chance
C'est trop tard

J'espérais défier le vainqueur
Piaffais comme un pur sang dédaigne
De la guerre l'horreur
Mais les rivières saignent
 
 
 

Un soir d'hiver

Un soir d'hiver
Les murmures se pressent
Vers la tanière
De nos envies d'ivresse

Sur l'avenue des ombres
Se dresse un chant de joie
Transperçant les décombres
M'invitant au combat

Je t'invite futile
A la croisée du nombre
Me grisant d'infertile
Pour oublier ma tombe

Un soir d'hiver
Les murmures se pressent
Vers la tanière
De nos envies d'ivresse

Là où des inconnus
Bercent nos inconsciences
Je me veux disparue
Où mon corps sent la danse

Délaisser un instant
La machine infernale
De mon cœur lancinant
Qui tarit mes entrailles

Un soir d'hiver
Les murmures se pressent
Vers la tanière
De nos envies d'ivresse

Je m'enfuis dès ce soir
Et qu'importe demain
Entre deux nos histoires
Auront trouvé leur fin

Je sais vaine la mémoire
Pourvu que soit la vie
Chaque jour est espoir
Ainsi passent les nuits

Un soir d'hiver
Les murmures se pressent
Vers la tanière
De nos envies d'ivresse

Sur l'avenue des ombres
J'erre à bout de mes pas
Cherchant dans la pénombre
La trace de ta voix

Mes nuits sont sans sommeil
Le jour n'existe pas
Et l'enfer m'ensorcelle
J'ai signé pour cela


Un soir d'hiver
Les murmures se pressent
Vers la tanière
De nos envies d'ivresse

Les fous sont farouches

Je cherche la chaleur
Mais les fous sont farouches
Ils ne sortent qu'aux heures
Où les savants se couchent...

L'écho du hasard

Si l'écho du hasard
Frappait à ma fenêtre
Lui dirais-je il est tard
Ou vient dans mes peut-être ?

J'avais oublié le sourire
Me noyant sans fin dans l'alcool
J'avais condamné l'avenir
Lorsque j'ai lu quelques paroles
A chercher toujours l'évidence
On perd aux croisées des possibles
Et ce soir en défiant la chance
J'ai ouvert des voies indiscibles

Si l'écho du hasard
Frappait à ma fenêtre
Lui dirais-je il est tard
Ou vient dans mes peut-être ?

Je ne sais ce que j'attendais
Un miroir, un trouble incertain
Un demain voué au passé
Un prétexte à décréter vain
Chaque espoir en tant qu'illusion
Dans le noir confort de l'oubli
A réprimer tous mes frissons
Je croyais ma flamme périe

Si l'écho du hasard
Frappait à ma fenêtre
Lui dirais-je il est tard
Ou vient dans mes peut-être ?

Tu as répondu à mes mots
Au hasard de quelques messages
Pourquoi, je ne sais pas trop,
Mais tu as ouvert le passage
De toi j'apprends ce qu'est l'orage
Ma raison perd à chaque fois
J'avide à savoir davantage
Mais tu déjoues toutes mes lois

Si l'écho du hasard
Frappait à ma fenêtre
Lui dirais-je il est tard
Ou vient dans mes peut-être ?

Je suis perdue je ne sais pas
Mon cœur veut de toi découvrir
De tes errances, chaque combat,
De tes joies chaque souvenir
A vouloir tromper le destin
On se leurre et mieux vaut souffrir
Je t'ai trouvé sur mon chemin
Et ma douleur naît du plaisir

Si l'écho du hasard
Frappait à ma fenêtre
J'inviterais son dard
A piquer tout mon être

L'onde

Si j'avais su ce qu'était l'onde
Alors j'aurais pris les devants
Tant de sons se perdent en ce monde
Et pourtant nos cœurs sont vivants

L'envie la soumission, la guerre
Qu'importe l'endroit où tu naîtras
Les corps ici sont éphémères
Pour liberté, il n'est de loi

J'aurais tant aimé que l'amour
Dicte aux hommes un peu plus de paix
Que la vie d'un enfant ce jour
Ne puisse au combat être fait

Si j'avais su ce qu'était l'onde
Alors j'aurais pris les devants
Tant de sons se perdent en ce monde
Et pourtant nos cœurs sont vivants

Que ceux qui croient en la prière
Agissent pour unir l'humain
Et non pour vouer à l'enfer
Ceux qui n'ont pas le même lien

J'ai traversé tant de ces mondes
Où chacun savait ce qu'il faut
Mais tous se jettent dans la ronde
Oubliant qu'elle se joue des mots

Si j'avais su ce qu'était l'onde
Alors j'aurais pris les devants
Tant de sons se perdent en ce monde
Et pourtant nos cœurs sont vivants

Et le soir tombe un peu plus sombre
Chaque nuit les esprits s'enfuient
Aux géants payés par le nombre
Confient leurs droits à l'interdit

Tant que les autoroutes amères
Ne font pleuvoir que les absents
La rébellion n'est que chimère
Et l'honneur se perd en jouissant


Si j'avais su ce qu'était l'onde
Alors j'aurais pris les devants
Tant de sons se perdent en ce monde
Et pourtant nos cœurs sont vivants

Combien de morts seront tombés
Avant que meure l'autorité
Sommes-nous à ce point clivés
Que nos yeux fuient la vérité

Pour quelques âmes atrophiées
Éperdues de reconnaissance
Sommes nous prêts à oublier
Ce qui de l'humain est l'essence ?

Si j'avais su ce qu'était l'onde
Alors j'aurais pris les devants
Tant de sons se perdent en ce monde
Et pourtant nos cœurs sont vivants

Le manque

Moi, je t'attendais
Sur les rives du manque
J'avais oublié
Que les flammes alimentent
La peur