Les entrelacs

J'aime les entrelacs

de nos ondes.

Imprévisibles elles tombent

et l'impact

fait renaître le monde

en instants

inconnus des voies sombres

grâce au vent

 

 

Alice

J'aime, comme tu traverses le miroir
Alice, donne-moi tes clés, ta lie,
Laisse-moi dompter ton amnésie
Chasse tes fantômes, fouille tes tiroirs

La vie se cache sous la folie
Sème tes lapins blancs sur la route
C'est l'heure où les serpents envoûtent
Le temps manque, la montre poursuit

Tic-tac, la reine, monte les cartes
Cours vite, sur les ruisseaux de thé
Effrite le gâteau des regrets
Glisse avant, qu'il ne sois trop tard

Que possède, la dame de cœur
Les atouts qui te font si peur
Le Cheshire qui rit tes erreurs
Quand tes fruits, offerts aux joueurs

Scellent la partie
Pourquoi tu souris ?
Ils vendent tes cris
Au prix de l'oubli 

Par moments

Comme d'hab., à la bordure,
Mon tréfonds insécure
tremble et son abandon
Me fait toucher le fond

Je suis tout, je ne suis rien
Aujourd'hui est demain
Qui suis-je, je le sais bien
Mais qui le voudra sien ?

Par moments je ne sais
Où se trouvent les arrêts
Par moments j'oublie tout
Du monde je me fous

J'aspire à l'infini
J'aime autant que je fuis
Mon royaume est ainsi
Tout est toujours sursis

Je sais que mon histoire
Des fils tisse le noir
Et condamne au saloir
L'enfant qui prie le soir

Par moments je ne sais
Où se trouvent les arrêts
Par moments j'oublie tout
Du monde je me fous

Si l'hérédité tue
Alors j'ai survécu
Et je jette ma mue
Pour recouvrir la vue

Je passe outre tes vœux
Trop tard pour les adieux
Je fais ce que je veux
Et t'oublie peu à peu

Par moments je ne sais
Où se trouvent les arrêts
Par moments j'oublie tout
Du monde je me fous

J'aurais voulu bien mieux
Mais ça, tu ne le peux
Tant pis, Maman, je vis
Te laisse à ton sursis

Je t'ai aimée si fort
Mais je risquais la mort
Tant pis, Maman, je vis
Te laisse à ton dépit

Par moments je ne sais
Où se trouvent les arrêts
Par moments j'oublie tout
Du monde je me fous

 


Si j'étais toi

Peut-être, ne ferais-je pas mieux
Peut-être, ne serais-je que feux
De désespoir et de vengeance
Face au déni de ta souffrance

Mais par choix, tu as été mère
Et au lieu de créer ton ère,
Tu as fait pareil que ton père
Tes enfants haïs n'étaient guère

Qu'un miroir de tes propres manques,
un blasphème. Tu ne peux aimer
que toi-même, tu l'as décidé.

Je te plains, ton cœur encagé
A refusé tous les messages
Condamné à sa faim, il rampe

Pour l'éternité 

Le Palais des glaces

J'erre au palais des glaces
Les reflets
Me font perdre les traces
Des regrets
J'avide à respirer
Ton essence
Au parfum partagé
D'espérance

Il existe des failles
Dans la ronde
Je le sais c'est écrit
Maintenant
Lorsque les murs s'écaillent
Sous les ondes
Et que l'ombre s'enfuit
Pour un temps

En ta voix cet écho
Je ressens
Plus profond que les mots
Il m'apprend
Qu'importe les chemins
Finalement
Si l'on percute enfin
Nos présents

Il existe des failles
Dans la ronde
Je le sais c'est écrit
Maintenant
Lorsque les murs s'écaillent
Sous les ondes
Et que l'ombre s'enfuit
Pour un temps

 Je fuyais dans le nombre
Et ma faim
Durait quelques secondes
Sans entrain
Et je t'ai rencontré
Au hasard
Au sein d'immensité
Sans espoir

Il existe des failles
Dans la ronde
Je le sais c'est écrit
Maintenant
Lorsque les murs s’écaillent
Sous les ondes
Et que l'ombre s'enfuit
Pour un temps

J'ai trouvé le détail
Qui m'inspire
Ne prétends pas savoir
L'avenir
Mais les voies sont ouvertes
A mes voeux
Je ressens la tempête
Et la veux

Il existe des failles
Dans la ronde
Je le sais c'est écrit
Maintenant
Lorsque les murs s'écaillent
Sous les ondes
Et que l'ombre s'enfuit
Pour un temps

Mon île

Pourquoi faut-il
Qu'on se rassemble
Si la danse est vouée à l'hiver ?
Se pourrait-il
Qu'existe un angle
Où certains connaissent l'envers ?

Allez, prête-moi
Ton univers
Que j'imagine à quoi ressemble
Tes aléas,
Tes trous de ver
Je voudrais tellement t'apprendre

L'âme est si loin
Et si fragile
Dés lors que l'on s’écarte un peu
Des voies d'airain
Qui nous mutilent
Dérobant aux esprits leur feu

Pourtant je tiens
Nue sur mon île
A espérer que mes bateaux
Voguent enfin
Coques fébriles
Vers ceux qui sont à court de mots 

Les impatiens

Il est en soi des fleurs
Que l'on nomme impatiens
Vivaces au sein des cœurs
Ses voies vers l'inconscient
Macèrent en les coins sombres
Asséchant l'eau sans sel
Qui dans tes larmes montent
En pourrissant le miel

Enfouis les fils du temps
Prends les égarements
L'espoir naît de l'instant
Aime tes choix, apprends
Vis du fou le moment
Les plaisirs sont si grands
Lorsqu'ils s'offrent au présent

Fleur de vent et de fuite
Dealer de chaque manque
Ses racines t'invitent
A savourer ta planque
Baisant de ses pétales
Les fruits de ta passion
Elle s'insinue sans mal
Maîtresse des illusions

Enfouis les fils du temps
Prends les égarements
L'espoir naît de l'instant
Aime tes choix, apprends
Vis du fou le moment
Les plaisirs sont si grands
Lorsqu'ils s'offrent au présent

Lève ton verre à la fête
Il n'est pas d'heure ici
Aujourd'hui je regrette
Mais demain je te vis
J'aime et je suis, mon être
Défie toutes les lois
Fille de l'anachorète
Je pars voler les rois

Enfouis les fils du temps
Prends les égarements
L'espoir naît de l'instant
Aime tes choix, apprends
Vis du fou le moment
Les plaisirs sont si grands
Lorsqu'ils s'offrent au présent

Libre à briser les murs
Je promets d'être monde
Malgré quelques fissures
Je casserai la ronde
Les droits, les avenants,
D'un trop humain contrat
Conçu dans ce qui ment
Me plier ne saura

Enfouis les fils du temps
Prends les égarements
L'espoir naît de l'instant
Aime tes choix, apprends
Vis du fou le moment
Les plaisirs sont si grands
Lorsqu'ils s'offrent au présent

Sous la peau

Sous la peau sont cachés
Les détails
Frémissants et hantés
Ils s'émaillent

D'un souffle ravivés
En couleur
Ils s'offrent enfin livrés
A l'ardeur

De mes pores alités
Tes frissons
Ont semé un été
D'éclosion

Mon désir enfin jouit
Sa naissance
En tes mains où je vis 
Sans conscience

Si je puis t'apporter
Cette chance
Alors nous deux mêlés
Serons transe

Latence de nos envies
Ou errance ?
Ici naît le sursis
Dans la danse...

Le froid

Sanguin, frustré, velléitaire et sage
Profond, lointain, aussi bien que sauvage
Tu ne réponds qu'aux alertes messages
Dit non, aux parfums qui ouvrent un passage

Le froid est lié aux aveux, tu sais,
Que sans foi, les déserts sont longs à pied...
Les détroits jamais ne se passent, à gué
C'est à toi de choisir ta voie, risquer...

Le doute n'en finira pas de détruire
Les routes, les chemins qu'on peut ne déduire
Écoute, la saveur d'un jour à venir

Ressens, le vent qui caresse la vie
Passant, le long de ta peu qui frémit
Naissant, à mesure que reflue l'oubli
 

Renard

J'aime les mots
Que tu ne dis pas
Au fond de tes yeux
Ils sont toujours là

J'ai peur des faux
Que tu laisses là
Un non dit, tout vaut
Si tu pars déjà

Quelles sont tes peines
Je les vois d'ici
Mon impuissance règne
A sentir leur prix

Ni l'un ni l'autre
En nous ne connaît
Ce qui est taché
A recommencer

J'ai faim de toi
Cela je le sais
Est-ce pareil pour toi ?
Là j'en fais l'essai

Si tu as peur
Je le comprendrai
Je suis un ailleurs
Qui vit sans forfait

Mais je me tais
Il n'est pas de foi
Si Renard n'est pas
Dans l'heure où je vais..

Je suis

Je suis celle
Qui soutiendra ton cœur
Au dépend de tes rêves
Te feras voir l'ailleurs
A défaut de chimères

Je suis telle
La tempête assoiffée
Qui brûle les mirages
Pour laisser s'effacer
Les maux sur les visages

Je suis l'aile
Pour ces radeaux perdus
Qui viendront réchauffer
Leurs cœurs tremblants et nus
Face à l'immensité

Je suis frêle
Autant que tous ici
Devant les plaies du monde
Mais je combats la nuit
Afin que serve l'ombre

Je veux belles
La folie et l'envie
Des jours où l'avenir
Tissé de compromis
S'effacera d'un rire

Je suis plaine
Verdoyante et solaire
Où l'ombre vient fraîcheur
Se reposer à l'aire
De ma quiète douceur

Je suis moi
Quoiqu'en dise la morale
Et ces fous de pouvoir
Qui tissent l'infernal
Pour régner sur le noir