Mes noirs

Comment savoir
Si ce qui me tait
A ouvert tes errances
Comment mes noirs
Dans tes blancs sauraient
Saisir la moindre chance

Le long des rives

Elle fuit
Le long des rives
Elle n'a pas
Besoin de moi
Elle vit
Et se délivre
En éclats

D'air à chair

Douce
Elle me frôle
Et touche
Frivole
Ma bouche
D'où s'envolent
Des mots
Des symboles
Nés de la peau
Poésie
D'air à chair ronde accomplie

Le goût du mystère

Rendez-moi le goût du mystère
Offrez-moi le parfum de la terre
Que crissent sur mes dents les cailloux
Qui bordent le chemin des fous

En manque de mondes

J'appuie souvent mes heures
Sur un coude d'airain
Suivant le temps qui meurt
Affaissé sur ma main

Je plie sous le fardeau
Du manque et de l'ennui
Mon cœur au point zéro
A bouffé l'infini

Je me cherche
Où s'oublient les ombres
J'ai la tête
En manque de mondes

Parfois je me regarde
Pour savoir ce que fuis
Cette entité hagarde
Qui se mire en mes nuits

Un moi qui se distord
Un gondolier de l'encre
Un visage où la mort
S'invite et se rassemble

Je me cherche
Où s'oublient les ombres
J'ai la tête
En manque de mondes

Et quand je dévisage
La bête sous les plis
Des faux de mon visage
Je sais bien qui je suis

Ce fou qu'on a banni
De ses rêves, de sa vie
Dont l'être est interdit
Qui souffre d'être en vie

Et je cherche
Où s'oublient les ombres
J'ai la tête
En manque de mondes

D'essence

J'ai ton souvenir
Qui creuse mes reins
A l'ombre d'un soupir
Je t'appartiens
D'essence
En toi se fondent mes sens