Incompréhension
Ange à demi conscient du poids de ma détresse
Emplis moi de tes nuits, fais de moi ton otage
Tue ces ombres assoiffées qui cernent ton visage
Quand j’offre doucement mon corps à ta caresse
Toi qui ne sais m’aimer, oublies donc mon erreur
Efface en tes pensées ma peur que ton courage
Aspire à tous mes pores comme un parfum sauvage
Qui nourrit ton dessein au goût de ma terreur
J’expire à ne plus savoir donner le plaisir
Dont je connais pourtant la saveur satisfaite
Lorsqu’elle est distillée pour durer imparfaite
Alors que mes mains là, ne veulent que finir
Comme un travail donné à expurger les corps
Et ta force apaisée tes mains s’abaissent alors
Et sans me regarder tu t’effaces en silence
Ainsi qu’un étranger me laissant ton absence
Quand ce besoin en moi m’aspire et me dévore
De te sentir si près à me fondre avec toi
Qui m’envoies dans ce vide où je me meurs de froid
Les juges
Avec un air qui faisait tout
son charme
Ces yeux bridés que nature a
choisi
Où certains croient voir
refléter leurs drames
Au lieu du don dont la vie
les bénis
Offrant sourire à qui veut
bien les prendre
Cherchant la vie dans ces
élans du cœur
Elle paraissait ne rien faire
qu’attendre
De chaque instant la fraction
de bonheur
Si j’avais pu manquer d’un
chromosome
Comme elle alors je serais
devenue
Et ces doux airs qu’on
appelle symptôme
M’auraient donné les paradis
perdus
Mais un corps fou sur terre a
moins de chance
Pour les cœurs d’êtres en
besoin de miroirs
Que l’amour « pur »
apaise le dimanche
Sans faire écho à un simple
regard
Et là,
Dans ce sourire à jamais
incompris
Je sais
Que c’est elle qui sait qui
je suis
La Charogne
Picoté, transpercé
Par les milles aiguilles de leurs yeux venimeux
Enfoncé, empalé
Sur les regards pressés de t’éviter au mieux
Tu crèves, une charogne
Dont l'espoir fou cogne à la
porte de tes rêves
Ballet
d’ombres gigognes
En zone abandonnée des survivants : tumeur
Il te ronge ce mal lent
Dont tous tes songes sont enduits, tu es creux, vieux
Tu es si fatigué
Et tu voudrais leur
dire pourquoi tu les respires
Alors
qu’ils te méprisent
Et
qu’ils sont ou ta mort ou ta vie qui le sait ?
Doute
A l’entrée de ma peine, tu es
venue frapper
Dans des couloirs de haine
hantés par le passé
Tu as ouvert les veines que
je devais purger
Par des mots que moi-même
avais fait condamner
De rouges chrysanthèmes sont
venus s’étioler
Dans ces longs couloirs
blêmes jusqu’à mon cœur fermé
Par les trous des persiennes,
ils commencent à germer
Dissipant l’anathème que je
m’étais forgé
Doucement me reviennent ces
rêves oubliés
D’une douceur ancienne à
jamais condamnée
Par la peur quotidienne de
l’affront, du rejet
Et de tous ces dilemmes qui
nous ont séparés
Il en est un qui saigne à
cours de volonté
Quand tu dis que tu m’aimes,
est-ce la vérité ?
Dispersion
A force de brûler de mon
ventre à mon cœur
Je me sens consumée par une
étrange ardeur
Que je laisse gagner mes
membres et la chaleur
Me semble disperser mon corps
à la lueur
Poudrée de l’or vivant des
rayons du soleil
Et mon être dissout dans l’éther
virtuel
Poussière d’espoir fou,
fragments de l’irréel
Emprunte les chemins vers
cette autre étincelle
Se mêlant particules aux
parfums de l’été
Se jouant des atomes, grisé
de liberté
Parcourant sans effort
l’espace distillé
Pour enfin retrouver cette
autre éternité
S’arrêter pétrifié un temps
devant sa couche
Et devenir ce vent qui
souffle sur sa bouche
Lorsque tu t'enfuis
Lorsque tu t’enfuis
Sur ton visage
Le temps
Celui des amours déchirés
La marque amère des oubliés
Le froid du monde a dessiné
La brûlure aux douleurs figées
Dans tes yeux
La folie
Celle d’une humanité noire
Où les fissures de notre Histoire
Encrées aux sillons du regard
Le réel a tué l’espoir
A ta bouche
La vérité
Celle des blâmes m’hérités
Où coule la rage enfiévrée
La mémoire des sans passés
A la voix tue de trop hurler
Et puis
Sur mon visage
Un sourire
Celui qui déride le tiens
Et peu à peu lui rend son bien
Lissant un froncé incertain
De tes traits trouve le chemin
Dans mes yeux
L’amour
Celui qui parle d’avenir
Du passé entend les soupirs
Au présent se permet d’offrir
Les jeux malicieux du désir
A ma bouche
Le chant
Celui des erreurs pardonnées
Où les chœurs cherchent l’unité
De ton cœur au mien destiné
Pour aimer notre éternité
Comme je t’aime
Nuit
J’ai goûté ce matin la
douceur de tes rêves
Ouvert les yeux enfin, mais
le sourire aux lèvres
Né d’une autre folie, de cet
instant de trêve
Au parfum d’une nuit, grisée
d’une autre fièvre
Ce serait,
C’était,
Juste un peu de miel
Une onde irréelle
Tard encore elle me suit,
dans un bruissement d’aile
Histoire d’une envie, elle
reste encore si belle
Au jour qui la reçoit, au
jour qui la rappelle
Nuit je ne t’oublie pas, nuit
je reviens vers toi
Ce serait,
C’était,
Juste un peu de miel
Une onde irréelle
Qui sait ?
Qui sait ?
si le parfum des mûres
a couvert les blessures
Tu sais
que les frissons épars
ont le goût de l’espoir
Et je sais
que la porte des mondes
est ouverte à la ronde
des qui sait ?
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