En automne

J'aime marcher sur les feuilles
En automne, tapis feutré,
D'orange, de vert, de rouillé,
Qui craque, m'invite au seuil
Des couleurs

Insomnie

Insomnie
Je te maudis
Et je t'aime
Pour quelques vers
Que je sème
A travers
Le temps

Tes rivières

Quand j'ai vu la première fois
Ton regard aux mille combats
Mes armes ont baissé les bras
Je savais que j'étais à toi

Si tu m'avais laissé
Tes rivières
J'aurais pu pardonner
A l'enfer
Mais là je n'ai plus de lumière

Tu es venu entre mes bras
M'as parlé d'un bel avenir
Où les fous comme toi et moi
Auraient le droit d'un jour construire

Si tu m'avais laissé
Tes rivières
J'aurais pu pardonner
A l'enfer
Mais là je n'ai plus de lumière

Je t'ai aimé plus que moi même
Ai brisé chacun de mes doutes
T'ai offert mon premier je t'aime
T'ai livré chaque mes déroutes


Si tu m'avais laissé
Tes rivières
J'aurais pu pardonner
A l'enfer
Mais là je n'ai plus de lumière

Aujourd'hui tu te meurs peut-être
Je n'en sais rien tu m'as quittée
Tu étais si beau dans ton être
Pourquoi ton visage a changé ?

Si tu m'avais laissé
Tes rivières
J'aurais pu pardonner
A l'enfer
Mais là je n'ai plus de lumière

Tu savais ton corps condamné
Le sida n'a pas de sortie
Ta thérapie tu as jetée
Sous mes yeux, je ne l'ai permis

Si tu m'avais laissé
Tes rivières
J'aurais pu pardonner
A l'enfer
Mais là je n'ai plus de lumière

Lorsqu'un matin je suis rentrée
Fatiguée de fuir l'abandon
Tu m'attendais pour me tuer
Et de mon dos je t'ai fais don

Si tu m'avais laissé
Tes rivières
J'aurais pu pardonner
A l'enfer
Mais là je n'ai plus de lumière

Puis la noria s'est arrêtée
Je t'ai demandé de choisir
Et ta voie, tu as continué
Pour ce que je pense le pire

Si tu m'avais confié
Ton enfer
J'aurais pu essayer
D'autres sphères
Mais là je ne peux plus rien faire

L'infinité

Saisir l'infinité
Me fait naître à l'absence
Hors du monde insensé
J'aspire à l'inconscience

Sous mes doigts

Je sens glisser les mots
Sous mes doigts
A l'envers aussi beaux
Qu'à l'endroit

La lumière

Je suis comme un espoir
Aussi dense que l'air
Virevoltant au soir
En quête de lumière

Les connexions hasard

Dans sa cave le soir il se berce

Au gré des connexions hasard

L'illusion est son palimpseste

Il faut faire fuir les cauchemars


T'avais tant besoin d'absolu

Cet espoir que les mots transpercent

Afin que l'écart soit vaincu

Et que règne enfin ton ivresse


Mais déjà le matin déverse

Les nouvelles d'un monde incertain

Et cette peur qui te traverse

Tourne la roue de ton destin


Dans sa cave le soir il se berce

Au gré des connexions hasard

L'illusion est son palimpseste

Il faut faire fuir les cauchemars


Hier encore tu rêvais si fort

A ce pays plein de promesses

On t'as dit ne meurt pas encore

L'avenir est plein de caresses


Mais le vent n'en fait qu'à sa tête

Ses violences éprouvent ton cœur

Et prisonnier de la tempête

Tu t'acharnes à nier tes peurs


Dans sa cave le soir il se berce

Au gré des connexions hasard

L'illusion est son palimpseste

Il faut faire fuir les cauchemars


A quoi bon risquer ce qui reste

T'as gagné ta tranquillité

Le fruit des années de conquête

Sur ton esprit si fatigué


Pourquoi donc te mettre en danger

C'est si facile de s'éviter

A donner tu perds des années

Et tes larmes sont asséchées


Dans sa cave le soir il se berce

Au gré des connexions hasard

L'illusion est son palimpseste

Il faut faire fuir les cauchemars


C'était un matin de janvier

Elle était un rêve éveillé

Et ton cœur elle a avalé

Sans même voir sa virginité


Depuis tes jours dépareillés

Sont les clés de ta liberté

Et tu jouis les yeux bien fermés

Sur tes amours bien confinés


Dans sa cave le soir il se berce

Au gré des connexions hasard

L'illusion est son palimpseste

Il faut faire fuir les cauchemars

Anna

Chaque jour Anna se réveille

Sur ses draps la peur de la nuit

A trempé de sueur son sommeil

A brûlé les sens interdits


Les bêtes ont gagné du terrain

Chaque soir le noir qui l'étreint

Fait ramper jusqu'au lendemain

Des secondes qui n'ont pas de fin


Anna, ne pleure pas,


Je t'offrirai le monde


Et si ça n'suffit pas


Je soufflerai tes ombres


Briserai de mes doigts


De tes peurs chaque nombre



Chaque jour Anna n'est plus là

Dans la ronde, sa quête enlisée,

Elle vit le présent chaque fois

Et succombe à chaque baiser


Au soleil, elle sait tout masquer

Combattant la futilité

Tout peut s'acharner à tourner

Tant que dure son utilité


Anna, ne pleure pas,


Je t'offrirai le monde


Et si ça n'suffit pas


Je soufflerai tes ombres


Briserai de mes doigts


De tes peurs chaque nombre



Ma douce Anna, ressaisis-toi

La douleur naît de ton déni

Elle travaille à couper tes bras

Pour te livrer à la folie


Ta force enfermée se débat

Aux portes glacées de l'effroi

Prends la clé, ne leur permet pas

De voler le fruit de tes pas


Anna, ne pleure pas,


Je t'offrirai le monde


Et si ça n'suffit pas


Je soufflerai tes ombres


Briserai de mes doigts


De tes peurs chaque nombre



Je forgerai tes ailes, Anna,

Construirai des abris si forts

Pour que vivent tes rêves, Anna

Je suis prête à tous les efforts


Demande-moi la lune Anna,

Je partirai vers l'au-delà

Dérober aux sirènes ta voix

Pour que jamais ne meure ta foi


Anna, ne pleure pas,


Je t'offrirai le monde


Et si ça n'suffit pas


Je soufflerai tes ombres


Briserai de mes doigts


De tes peurs chaque nombre