L'envers des gens

J'ai toujours été curieux
Des autres et de leurs sourires
Depuis longtemps leurs aveux
Leurs danses, leurs égos m'attirent
Il y a quelque chose en moi
Un bémol d'incertitude
Qui ne leur ressemble pas
Des questions qui ne s'éludent

Dans le miroir je vois
L'envers des gens parfois
Où alors est-ce moi
Qui n'suis pas à l'endroit ?

Ça fait des années pourtant
Comptées derrière ma fenêtre
Face à mon reflet fuyant
Que je cherche où va mon être
La glace est partout je sens
Sa froideur devant ma tête
Entre moi et tous ces gens
Est-ce la folie qui me guette ?

Dans le miroir je vois
L'envers des gens parfois
Où alors est-ce moi
Qui n'suis pas à l'endroit ?

J'ai beaucoup lu sur le monde
Je n'ai jamais rien vu d'autre
Les gagnants sont sur les ondes
Les psychés, clés des apôtres

Dans le miroir je vois
L'envers des gens parfois
Où alors est-ce moi
Qui n'suis pas à l'endroit ?

Et si j'étais à l'endroit ?
Dans le sens de la fenêtre
Devant tous ces masques froids
Qui marchent vers des peut-être
Où l'ignorance est la loi
Où la question deviens bête
Et que moi, je suis combat

Dans le miroir je vois
L'envers des gens parfois
Où alors est-ce moi
Qui n'suis pas à l'endroit ?

J'écris pour effacer les manques

J'ai prié chaque nuit
Pour que tout ça s'arrête
J'ai mendié du répit
Aux plus fourbes des bêtes
Mais chacun sait qu'en bas
Tu brûles ou tu fais loi
Alors j'ai compris
Et j'écris...
 
J'écris pour effacer les manques
Parce que les vides sont immenses
Parce que chaque heure est une attente
Et qu'espérer me rend violente


J'ai cru qu'il suffirait
De partager ma vie
De livrer mes méfaits
Pour que l'ombre s'enfuie
Mais quand une âme est proie
Elle n'est plus que combat
Alors j'ai compris
Et j'écris...

J'écris pour effacer les manques
Parce que les vides sont immenses
Parce que chaque heure est une attente
Et qu'espérer me rend violente


J'ai pas trouvé la paix
Trop de morts m'ont suivie
Qu'importe je poursuivrai
Jusqu'aux mots interdits
Je pulvériserai
Tous ces aïeux maudits
J'irai chercher le vrai
Pour que s'ouvre ma vie

J'écris pour effacer les manques
Parce que les vides sont immenses
Parce que chaque heure est une attente
Et qu'espérer me rend violente

Au sommet de la rose

J'étais seul tout en bas
Je croyais au miracle
Espérant chaque fois
Une main secourable
Mais il est dit qu'au fond
On laisse pourrir les faibles
Pour gravir l'échelon
Pour marcher sur la plèbe

J'étais monté pourtant
Au sommet de la rose
J'ai suivi en saignant
Les épines overdoses

J'ai bouffé mes remords
Planté un vieux crochet
Ma soif était d'accord
Je grimpe au cordelet
Je marche sans escalier
Écrasant l'empathie
Je gravis où j'ai pied
Qu'importent mes amis

J'étais monté pourtant
Au sommet de la rose
J'ai suivi en saignant
Les épines overdoses

Mais mes mains sont trouées
J'erre où d'autres éclosent
J'ai si mal manœuvré
Que mes crochets explosent
Au fond ce que je veux
Ne vient pas de la rose
Et si j'erre entre deux
C'est que je suis la rose

J'étais monté pourtant
Je croyais que la chose
Était si loin devant
Mais c'est moi qui compose

Où paressent les anges

Où paressent les anges
Naissent des paradis
J'en ai trouvé d'étranges
Qui m'invitaient la nuit

La langue des cieux

Doucement, parfois,
La langue des cieux
Murmure à des endroits
Des coins d'ombre, des creux
Qui m'attirent
Comme un aimant

J'écluse les univers

Tapie dans l'ombre
J'écluse les univers
Cherchant le monde
Où tu te terres

Sur la ligne de fuite

J'ai recherché ta main
Sur la ligne de fuite
Mais t'avais pris le train
J'allais pas assez vite
Et pourtant tu es là
Chaque jour sur mon fil
Regardant vers le bas
Mes années qui défilent

J'ai dans la tête un trou
Je navigue à vue
Me perdant dans les golfes
Ce qui suit je m'en fous
A l'instant perdu
Je m'offre

J'ai cherché ton enfant
Jusqu'où s'éteint la lune
Demandé aux passants
Où croisait ta fortune
Je n'ai trouvé qu'un port
Où se soulent les hommes
Y ai rencontré la mort
Qui pleurait sous un orme

J'ai dans la tête un trou
Je navigue à vue
Me perdant dans les golfes
Ce qui suit je m'en fous
A l'instant perdu
Je m'offre

Je t'ai au bout des doigts
Mais tu m'as échappé
Chaque ombre tu seras
De moi l'éternité
Assis au bout du fil
Tu m'aides à oublier
Et pourtant ton exil
Me réduit de moitié

J'ai dans la tête un trou
Je navigue à vue
Me perdant dans les golfes
Ce qui suit je m'en fous
A l'instant perdu
Je m'offre

A fleur d'enfant

Elle parlait à mes rêves
Sous le saule endormi
A fleur d'enfant
Elle connaissait la fièvre
Qui courrait sous les cris
A fleur de sang

La ville en rouge

A rôder tous les jours
Dans un monde incertain
J'éparpille mes amours
Sur des ponts sans destin
Les perds dans mes détours
Sur de vagues terrains

Partout le vent souffle et je suis
Aussi blanc qu'un passant sans vie
Partout le rouge où je souris
S'écoule et m'éclipse en sa nuit

A marcher tout le temps
Sur les vagues oubli
J'efface le présent
Sous le nombre des cris
Et du pont des amants
Sourd mon sang qui s'ennuie

Partout le vent souffle et je suis
Aussi blanc qu'un passant sans vie
Partout le rouge où je souris
S'écoule et m'éclipse en sa nuit

A courir chaque instant
Après les vraies couleurs
Je deviens transparent
Où s'écoulent les heures
Derrière un objectif
J'"repeins la ville en rouge"
Comme un marin j'esquive
L'amer toujours jalouse

Partout le vent souffle et je suis
Aussi blanc qu'un passant sans vie
Partout le rouge où je souris
S'écoule et m'éclipse en sa nuit

Où s'accrochent les mots ?

Qui sait où s'accrochent les mots ?
Dans les revers ou dans les enclos ?
Je voudrais tant qu'un son nouveau
Dégrafe les fils de nos maux

On m'avait dit d'attendre

J'étais désirée
On m'a dit pas mal née
J'étais l'aînée
Un exemple à donner
Mes parents s'étaient crucifiés
Pour nous permettre de rêver

Mais on m'a dit d'attendre
Parce que c'est impoli de prendre
On m'avait dit, patiente,
Si tu donnes assez Dieu peut te rendre

J'ai attendu,
J'ai rien pris tout donné

Ma vie a passé
J'ai compté les années
Mes mains sont ridées
A force de rouler
Le fil de la liberté
Pénéloppe abandonnée

On m'avait dit d'attendre
Parce que c'est impoli de prendre
On m'avait dit, patiente,
Si tu donnes assez Dieu peut te rendre

J'ai attendu,
J'ai rien pris tout donné

Je n'sais plus compter
J'ai juste abandonné
Mes reins sont entiers
D'amour à délivrer
J'ai toujours sur moi des dragées
Même si je n'ose pas les donner...

On m'avait dit d'attendre
Parce que c'est impoli de prendre
On m'avait dit, patiente,
Si tu donnes assez Dieu peut te rendre

J'ai attendu,
Dieu ne m'a rien rendu

Putain j'étais

Putain j'étais, putain je reste
Témoin de la folie des hommes
Leurs oublis ont pourri ma tête
Envahi mon corps de charogne
Mais pour le nombre
Je ne regrette rien
Car quelques ombres
Avaient besoin de soin
Un peu d'amour
D'attention
Pour qu'au moins un jour
Soit bon