L’île au secret

Au bord d'un petit cercueil blanc
Une main noire dessinée
S’agrippait à mon cœur d’enfant
Assassiné

Alors que des petits vers sang
Grouillaient dans mon âme assoiffée
Pour la consumer lentement
De leurs baisers

Ballotté par des vagues temps
Qui me cachent une vérité
Mon radeau danse inconsciemment
Sur des secrets

Mais au loin mon corps les entend
Ces chants tremblants et oubliés
Berçant ma faim du vin grisant
Des égarés

Et c’est alors qu’un ciel clément
Comme un mirage en plein été
Me laisse boire le court instant
D’un amour né

Mais aussitôt le vent violent
Arrache en son bec acéré
Le nouvel agneau impudent
De mes pensées

Alors la main refait ses dents
De ses biseaux vient caresser
Les plaies qui s’ouvrent lentement
Sur un charnier

Et le bateau reprend le vent
Gardant un temps les yeux fermés
En suppliant les océans
De le guider

Ainsi s’écoulent paisiblement
Les jours sans cesse recomptés
Dans le cerveau beaucoup trop lent
D’une aliénée

Et malgré tout la main me ment
Car c’est bien d’une image hantée
Que viennent les espoirs que j’attends
Pour me poser

Alors à nouveau doucement
Les paupières se lèvent incitées
Par la tentation du serment
De m’y noyer