Le train

Sale invitée du soir, ma si secrète amie
Ta main de velours noir gantelée d'illusions
Caresse mes envies pour y creuser son nid.
Ta trompe humide et froide aspire l'émotion

Avide et silencieuse suce un suc désiré,
Perle moirée valsant du gouffre vers ton doigt
Et mon corps fatigué de tant d’éternité
Esquisse vacillant des volutes de soie

Mais le train de la mort est entré en gare. Fuis !
Il salive déjà de se savoir emplit
Attendant ta venue, il aiguisait sa faim

Ainsi ton sang dans la machine hurlante, son vin
Se fige dans tes veines et ton corps si fragile
Se rend tout doucement, vidé par son aiguille