Douze heures minutes

Ce soir, encore hier
Ma bouche est en vitrine
Au bar des sans prières
Ne reste que du gin

Tourne la roue trottoir
Dehors ils ont si froid
Tu le vois aux regards
Qui cherchent un peu de toi

Entrez la route est longue
Versez-moi en secret
Le poids de votre honte
Pour deux ou trois billets

Je saurais vous aimer
Ou mieux, vous écouter
Pour un temps décompté
A ma vie expirée

Mais ce qui est entré,
Lui, sait ce que je donne
Et veut plus à voler
Qu’un présent fait à l’homme

Son être ravagé
N’attend que la jouissance
A enfin posséder
Ces restes d’innocence

Qui hurlent à mort saignés
Dans l’égout des confesses
Quand son râle enfiévré
Te ferait par faiblesse

Déchirer son sourire
Pour entendre le cri
Sectionner son désir
En effacer le bruit

Que le violine emplisse
De son froid cette nuit
Afin que je ne puisse
En connaître le prix

Mais je souris sans fin
Et j’absence où tu jouis
Pour mériter en vain
Le silence promis

Et je ravale assise
Un autre gin, dehors
Bruits, mon regard s’enlise
Un nouveau pas, de porc

Et je souris encore
Pour les demains à boire
Il FAUT pour mes accords
Punir à la mémoire