Désert

Les chiens de solitude au néant du matin
Se pressent, soldats du ballet de la noria  
Fiers écrous de chimères aux plaisirs incertains
Salivant de fierté dans ces déserts de froid

Si l’absence a des torts que pardonne la lune
Pierrot broie seul du noir espérant un ailleurs
Où serait enchâssé l’avenir dans sa brune
Sur un enfer pétri d’oreillers en couleurs

Mais du monde insensible où crient nos coeurs de glace
L’élément prévisible a déjoué l’espace
Et parmis le silence de ces sons infinis

Nous bercent lentement les rêves artificiels
Qu’approchent perfidement les effets d’un soleil
Où se meurt peu à peu la nuit de nos envies