Avant

Elle saisissait le monde au travers de sa tête
Pour le chanter sans fin dans les couloirs perdus
Devant ces autres gens qui jamais ne s’arrêtent
Chaque jour permanent, toi le froid, moi le flux

Pour du pain, un regard ou une main tendue
Des enfants accrochés au pavé incertain
D’un bitume écorché de prières déçues
Auront un soir de plus, ou mieux, un jour de moins

Mais le printemps bientôt et peut-être un sourire
Au moins de ces amants qui naissent au coin des rues
Ou de quelques passants, enfin ceux qui respirent

Sans baisser le regard devant ce fil de vie
Qui tient encore le temps que le chant continue
De caresser l’avant, achevant son sursis