Cigarette

Les volutes satin ruisselant de sa bouche
S’avancent étangs fumeux de brumes assoiffées
D’où s’échappent de vagues flots en rubans filés
Aux fluides mystères que l’éther effarouche

Les spirales chassées s’approchant doucement
Pour m’effleurer enfin de leurs langues lactées
S’écoulent sur ma peau en réseaux dilatés
Effluves d’un baiser dessiné par le vent

Mais la liaison défaille et la source se trouble 
Où creuse l’entonnoir d’un soupir expiré
L’écrin ourlé d’azur danse gris se dédouble

Le puits d’incandescence cessant de diffuser
Dans le souffle effilé d’une ultime bouffée
S’achèvent nos amours au fond du cendrier