Ville d’amour et de fuite
Grisée de solitude
A l’aube d’un jour lisse
Paris meurt d’habitudes
L’étalage de fraises
En deuil de leur saveur
S’offrent aux gaz délétères
Pour se fondre à l’odeur
Les roues de la poussette
Evitent celles du caddie
Où pourtant la brunette
Sourit au sans logis
L’appel des poulets frits
S’affronte aux noirs insignes
Des nombreux et frais fruits
De la gente canine
Une trois jambe colorée
Franchit sans regarder
Les mines affligées
Des voyeurs offusqués
Quand sur les bas côtés
Des gisants ont cédé
Au vin qui s’est mêlé
A leur indignité
Qui s’enfuit vers le froid
Des cadavres d’oiseaux
Ecrasés par la loi
Prévue pour des robots
Les barreaux du jardin
Découpent les arbres en bleu
Comme d’impuissants témoins
Décors créés d’un jeu
Pour les chiens, les coureurs
Qui viennent au printemps
Suinter leur épaisseur
Plaquée sous des collants
La carotte cassée
D’un tabac gris s’effondre
Sur une estampe rongée
A la CB sans ombre
La sirène poursuit
Des crissements de pneus
Que quelques têtes avides
Suivent d’un air curieux
Le boucher tranche un cœur
Sur son étal, le sang
Se mélange à la sueur
Pour la joie des clients
Mais j’absence où s’aiguisent
Paris ne sais-tu pas
Que tes couteaux luisent
A l’ombre de mes pas
Quand les spectres dociles
Glissent au refrain maudit
Puis se figent et vacillent
Valsant tes tragédies
Les deux pieds perforés
Dans le silence hurlé
De ces vers mutilés
J’impuissance à t’aider