L’étoile

Éclaire, brille, brille, tant que tu peux avant, mon ange
De t'évaporer, tomber dans les cieux, la fange
Croupir au sommet de ta gloire, te repentir,
Laisser tes mains se salir, à l’or te détruire

Le désir a parlé inondant les voix clés
Sur les corps danse un fou brisé d’éternité
Les hivers ont soldé ton cœur au plus offrant
Et tu passes, pair, tapis, jusqu’au hasard gagnant

Lumière sur les amours jonchés de chrysanthèmes
Marche arrière sur l’autoroute poudrée de vers blêmes
Où soufflent feu d’argent tes noces frénétiques
Jusqu’aux aubes transies de souffrances érotiques

Puis sur l’écran déteint de tes yeux dilatés
Tu vois encore la mort lentement s'approcher
Son regard te suffoque et tu trembles de froid
Elle s'approche et te sens comme le loup sa proie

Elle renverse son cou énorme en ricanant
Elle a flairé ta peur y a planté ses dents
Et dans sa gorge grasse coule sans s'arrêter
Le sang du désespoir, le sang des condamnés